dimanche 21 août 2011

Comme un air de déjà-vu

1985 : j'ai 9 ans et une sécheresse sans précédent touche la corne de l'Afrique.

Je regarde des images insoutenables à la télévision de petits de mon âge à la silhouette trop frêle et au ventre trop rond.

Je vois mourir des nourrissons dans les bras de leur mère.

J'entends une chanson magnifique et entêtante :

"Loin du cœur et loin des yeux,
De nos villes, de nos banlieues,
L'Ethiopie meurt peu à peu,
Peu à peu..."





J’achète le 45 tours. Une quarantaine de francs, une fortune pour ma petite bourse.

Je me le passe en boucle.

"Ils n'ont jamais vu la pluie,
Ils ne savent même plus sourire,
Il n'y a même plus de larmes,
Dans leurs yeux si grands."

Je me sens impuissante. Pour la première fois de ma petite vie, je découvre une certaine horreur du Monde. De l'injustice. De l'indifférence.

Je me demande pourquoi moi je suis si "bien" née. Pourquoi moi et pas eux.

Je ne sais pas encore que plus tard, je m'engagerai dans des causes humanitaires et sociales. Notamment avec les enfants.

Mais je sais aujourd’hui que mon engagement vient probablement un peu de là. De cette famine en Ethiopie. De ces enfants qui meurent sous les caméras.

Les enfants "chanceux" qui ont survécu à 1985, devenus adultes, voient aujourd'hui mourir leurs propres enfants. 26 ans après.

Ne les oubliez pas.
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