lundi 7 mai 2012

Namissata, française depuis 48 heures.

Samedi, j'étais avec les élèves de mon cours d'alphabétisation au Musée du Quai Branly.

Au milieu de la zone Océanie, Namissata, merveilleuse femme d'origine ivoirienne vivant en France depuis 17 ans, la cinquantaine, technicienne de surface, mère de plusieurs petits français, reçoit un coup de fil.

C'est sa fille, qui lui annonce avoir ouvert un courrier de La République Française lui confirmant que sa demande de nationalité française était acceptée.

La surprise de cette femme, sa joie, sa fierté d'être française, de faire enfin partie intégrante de ce beau pays, son pays qu'elle aime tant depuis des années... C'était indescriptible. Tellement émouvant. Tellement beau.


Clémence, Françoise, mes co-bénévoles, j'aurais souhaité que vous soyez là vous aussi, pour vivre ce moment avec nous.

J'ai quelque part regretté que Namissata ne soit pas plutôt parmi les siens à ce moment précis. Mais j'ai compris l'impatience de sa fille à ouvrir l'enveloppe...

J'ai pensé aux autres élèves, certains ici depuis peu, d'autres depuis très longtemps, qui aiment tant ce pays et leur langue d'adoption qu'ils viennent prendre avec nous des cours non obligatoires pour encore mieux les comprendre.

J'ai pensé qu'aucun d'entre eux, à part Namissata dorénavant, n'était administrativement français. J'ai pensé que certains d'entre eux, ceux qui sont là depuis plusieurs années, allaient peut-être bientôt pouvoir voter aux Municipales... Et je suis sûre qu'à ce moment-là, il y aura sur leur visage la même fierté et la même joie que sur celui de Namissata samedi.

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10 commentaires:

  1. Waouhou, trop bien écrit ^^

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  2. Merci pour ce post.

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    1. Voilà pourquoi j'ai un 2ème blog, pour pouvoir partager d'autres choses, futiles ou pas du tout.

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  3. J'imagine bien ce moment d'émotion... et j'ai toujours été gênée que ces gens attachés à leur pays d'accueil et étant devenus français avec une fierté dont certains français d'origine se moquent pas mal, n'aient pas les mêmes droits de citoyens que les autres: vivement que ce soit réparé, ce ne sera que justice! et on a tant à apprendre à leur contact: c'est un véritable échange, n'est-ce pas?

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    1. Parfois, j'ai la flemme d'aller donner mes cours, tous les mercredis soir, surtout en hiver, quand il fait froid et nuit. Mais à chaque fois que le cours est terminé, j'en sors remontée à bloc, encore plus motivée. Le cliché "on reçoit plus qu'on ne donne" est tellement vrai, je ressens cet échange dont tu parles chaque semaine. :)

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  4. Ton article est vraiment touchant So.
    Je suis heureuse pour toi que tu aies pu vivre ce moment. :)

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  5. Super touchant, ce billet, merci !

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  6. @ Mary, Mimine, Eugeenie : ravie que ce petit billet vous ait touchées ! ♥

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